Amoureuse de son robot ménager
Bonheur ménager est un seul-en-scène à la fois comique et sensible.
Une femme seule déroule le fil d’un quotidien qu’elle dit heureux… mais qui s’effiloche peu à peu pour révéler une réalité plus fragile. Seule chez elle, elle confie ses joies et ses tourments à ses ustensiles de cuisine, devenus ses seuls confidents : un robot ménager dont elle est éperdument amoureuse, un mixeur qui lui a fait perdre la tête, des rideaux qu’elle malmène comme pour évacuer ses blessures. Sous son humour acerbe et son énergie fantasque se dessine un portrait intime : celui d’une femme isolée, cabossée par les hommes, qui tente de survivre dans un monde où les repères affectifs se dérobent.

Entre comédie décalée et émotion brute, la pièce aborde avec finesse des thématiques essentielles : l’isolement, les rapports hommes‑femmes, les violences conjugales et, plus largement, la complexité des relations humaines. Le texte et la mise en scène jouent en permanence sur la frontière entre lucidité et délire, offrant au public un spectacle aussi burlesque que tendre. Porté par une comédienne à l’énergie débordante, qui incarne une héroïne à la fois cocasse et inquiétante, ce monologue invite le spectateur à rire, à réfléchir et parfois à se reconnaître dans ses failles les plus secrètes.
Parler de solitude avec humour
Dans ce projet, il fallait évoquer la solitude et s’en rire pour la déjouer. Elle est si souvent éclipsée par d’autres sujets sociétaux, tout aussi prégnants, cela va sans le dire. Avec Christelle Pénicaud, nous avons immédiatement imaginé un personnage chassant sa condition grâce à une armée de drôleries. La comédienne parcourt un chemin, ponctué de chansons, vers une prise de conscience tendre. Mais j’ai voulu que le burlesque rejaillisse très vite et qu’il triomphe de la solitude.

